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Une parcelle trop lointaine, c’est se tirer une balle dans le pied

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A l’heure où les carburants sont chers et le temps de travail précieux, la dispersion du parcellaire est une donnée importante des charges d’exploitation. L’échange parcellaire peut être une solution.

« Une parcelle trop lointaine, c’est se tirer une balle dans le pied » par Didier Debroize et Cyril Guérillot de la chambre d’agriculture de Bretagne.
 

Pour arriver à cette conclusion choc, 40 tracteurs bardés de capteurs ont été suivis pendant plus de 20 000 heures de travail. « L’objectif de cette étude était de déterminer quels leviers activer pour réduire la consommation de carburant », explique Didier Debroize de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Le résultat de l’étude est éloquent : le transport sur la route représente un gain potentiel de 21 % d’énergie. « D’autant que, plus le tracteur est puissant et plus il est utilisé en transport, pour amener du matériel, en pulvérisation par exemple », souligne l’expert. Face à ce constat « travailler sur son parcellaire devient une nécessité pour tous les agriculteurs », lance-t-il.

Un exemple concret : l’exploitation d’une parcelle de 10 ha de maïs ensilage située à 1,5 km de la ferme entraîne la consommation de 1400 litres de GNR par an. Pour la même parcelle, distante de 7 km cette fois, c’est 1 800 litres de carburant qu’il faut dépenser. « Sur 10 ans, ce sont également 300 heures de travail en plus, soit 3 300 € en se basant sur le Smic. Donc en une décennie, en additionnant le temps de travail et l’énergie, la facture s’élève à 8 300 € supplémentaires pour la parcelle la plus éloignée », détaille Cyril Guérillot.

L’échange en jouissance, une solution souple et accessible.

Les chiffres sont parlants, les économies sont là mais les mentalités évoluent pourtant lentement.
« La sobriété, on n’y est pas. Avec l’augmentation de la taille des exploitations et le manque de main d’œuvre, la tendance n’est pas à la diminution de la consommation de carburant. Et quand je parle de diminuer la puissance des tracteurs dans une exploitation, on m’arrête tout de suite. La question du foncier est, elle aussi, fondamentale mais elle n’est pas assez poussée. Souvent, l’agriculteur va chercher du terrain sans mesurer l’impact sur son exploitation, alors qu’une parcelle trop lointaine, c’est se tirer une balle dans le pied », assène Didier Debroize.

Si vous souhaitez mettre en place à plusieurs exploitations des échanges de parcelles, la Chambre d’agriculture de Haute-Saône peut mettre à votre disposition des outils qui existent, pour vous accompagner (prestation) de manière personnalisée et répondre à votre besoin.
 

Contacts : Philippe MONDELET au 03 84 77 13 01 ou Christine MATHIEU-YODER au 03 84 77 14 57